Live Report – Eurockéennes de Belfort – 30 juin 2012

Ce week-end, le Magazine Karma a fait un passage éclair aux Eurockéennes de Belfort. Enfin, c’est plutôt les éclairs qui ont marqué de leur passage le festival Franc-Comtois.

En effet, arrivés Samedi après-midi (oui oui, agenda surbooké obligent, impossible d’assister à l’ensemble du festival) sous une chaleur accablante, c’est sous 31° au soleil que nous avons rejoins la conférence de Presse de la journée. C’est notamment le label Ed Banger qui est représenté ici, sous la houlette de son fondateur, le non moins célèbre Pedro (Busy P pour les intimes, ex manager de Daft Punk siouplait!) mais aussi des artistes comme Kavinsky.

Busy P

L’un des événement cette année à Belfort se trouve sans doute dans la présence et l’innovation majoritairement électro, de la scène de la Plage aka la « Plage de Pedro ». C’est l’artiste lui-même qui a choisi, invité et établi le programme de cette partie du festival, en nous gratifiant de la présence notamment de Kindness, SebastiAn, Skream ou encore Kavinsky - excusez du peu – sans compter sa propre performance en milieu de soirée.

Pour ce qui est de la partie presse, Busy P, SebastiAn et Kavinsky se sont prêtés au jeu des questions-réponses confortablement installés sur leurs canapés, le lac du Malsaucy en toile de fond. Ambiance décontractée donc, chaleur et soleil oblige, les lunettes de soleil sont de rigueur. (D’ailleurs Kavinsky, Philippe Manoeuvre aimerait que tu lui rende les siennes)

Nous avons pu y apprendre leur volonté de mixer les genres sur cette plage, à l’image du festival Coachella par exemple, se tenant depuis 1999 en Californie « Si j’ai envie d’écouter du Hip Hop, je jouerais du Hip Hop » déclare même Pedro. Les sets sont prévus courts (1h environ) et se pose donc la question de la frustration des artistes. Ils se doivent d’être efficaces dans leur programmation, comme nous le confirme un SebastiAn à la limite de l’arrogance qui lâche une magnifique ogive nucléaire : « Attend un peu de voir le show avant de dire qu’une heure c’est pas suffisant ! » Boom, Headshot.

sebastiAn

Les surprises sont là en nombre ce soir. SebastiAn, on le sait, nous présente depuis 2011 avec son « Primary Tour » un show controversé, sous forme de programme politique frôlant l’imaginaire fasciste. Kavinsky quant à lui, se permet d’inviter à le rejoindre sur scène tous ses amis d’Ed Banger, Busy P enfin nous promet également son lot de surprises. Nous espérons logiquement de nombreux featuring.

Par ailleurs, Pedro (et son Programmateur Christian Alex), nous livrent leur sentiment sur la mauvaise tendance à programmer les concerts en France à l’heure fatidique de 21h. Encore une fois, ils reprennent l’exemple du festival Coachella et de ses têtes d’affiches se produisant souvent à 16 ou 17h : « C’est pas mal, on sait que pour les festivaliers c’est difficile, tu te tapes 3Km à pied depuis le camping, et après t’es déchiré à la bière, alors qu’à 16h, ils sont encore frais » déclare Busy P. C’est une façon d’entrevoir la programmation !

Kavinsky

Kavinsky quant à lui, nous confirme notre impression sur son album à venir – la date restant aux dires de l’intéressé une grande question à résoudre. Concernant l’importance du Cinéma dans sa carrière – avec notamment ses rôles dans les films de Quentin Dupieux, alias Mr Oizo – et l’utilisation de ses titres phares (l’excellent Nightcall figurant sur la B.O de Drive en tête), l’artiste affirme que son prochain disque sera construit comme une Bande Originale à part entière.

La Californie, elle, sera représentée ce soir avec la présence d’Electric Guest, le groupe électro-rock au chanteur aux allures et à la voix de Mika, qui livrera une prestation carrée mais manquant légèrement de folie pour ravir la foule qui attend Kavinsky en scandant son nom dès la fin du show des américains.

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Petit interlude réseaux sociaux :
Pour patienter pendant que le Staff prépare le matériel de Kavinsky, et si je checkais mon smartphone.
Nouveau message sur l’application officielle des Eurockéennes (très bien conçue d’ailleurs, il faut le souligner!). Ils annoncent une tempête en approche (plusieurs départements ayant été placés ce samedi en viligance orange ndlr).
C’est un peu présomptueux comme campagne de pub pour annoncer la suite de la prog les gars !

Et voilà donc le tant attendu Kavinsky qui débarque sur scène, T-Shirt estampillé « Back to the Future » et lunettes noires, comme à son habitude. D’entrée, son dernier titre, Roadgame (vous savez, la pub pour la voiture allemande qu’on ne se payera jamais) déclenche le feu sur la plage ! Ambiance assurée donc dès les premières notes, Kavinsky s’annonce plus fort que le tonnerre ! Quoi que…
Les titres s’enchaînent, et comme promis, c’est efficace, avec notamment un superbe Killing the name of SebastiAn, remix de son confrère du cultissime titre de Rage Against The Machine. Tiens, mais, le vent se lève on dirait…

La scène plage

On l’attend, on y arrive, les premières notes de Nightcall retentissent, la foule est prête à exploser, Kavinsky va vraiment réussir à faire sauter les plombs. Et là, c’est le drame ! Les plombs sautent, mais, c’est le tonnerre qui parle. Kavinsky est stoppé net dans sa lancée par l’équipe technique, l’orage est là, les éclairs aussi, impossible de poursuivre. Comment dire, on a plus qu’un goût d’inachevé tant la frustration est palpable !

« C’est pas grave, ce soir c’est une soirée Hollywood Chewing-gum, sortez tous vos gels douche Ushuaïa ! » lance Kavinsky avant de se retirer, histoire de réconforter les fans noyés sous la déception et la pluie battante.

Impossible alors d’obtenir la moindre info sur la suite du programme, les organisateurs nous poussant presque vers la sortie, le show reprendra quand même sur les autres scènes plus tard dans la nuit. Grand bien en fasse aux courageux ayant bravés « un temps pourri » les intempéries.

Kavinsky en live

Dommage pour nous donc de ne pas avoir pu profiter pleinement de cette programmation prometteuse, mais un sentiment de fierté nous gagne, celui d’avoir survécu à un avant goût de fin du monde, en compagnie de Kavinsky.

Article : Jean-Baptiste La Rosa

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