Ça y est la trente-neuvième édition des Nancy Jazz Pulsations a enfin démarrée et on commence notre voyage éclectique et musical avec Canned Heat, blues rock à la sauce Woodstock (vous noterez la rime !).
Mais avant de dérouler le tapis rouge au rock oldies et à ses dignes représentants, la scène nancéienne du Hublot a tout d’abord accueilli Chicken Diamond, homme-orchestre à la voix rauque (n’roll…) et à la guitare qui l’est tout autant. Le « one-man band » donne forcément lieu à un show minimaliste dans la mise en scène, mais n’empêche pas l’interprète de chauffer la salle à coups d’accords saturés, mêlant dans sa musique des influences blues, classic rock, voire même punk. Une bonne entrée en matière, qui aura su nous convaincre par son énergie et son côté garage des plus appréciables.
Le temps d’une (grande) bière et nous voici devant Canned Heat. Entrée en scène avec On the road again, tube intemporel et sa fameuse ligne d’harmonica. Les premières secondes de chant laissent entendre une ou deux fausses notes, bien vites effacées. Malgré leur âge, les vétérans du rock prennent plaisir à jouer et le public à les voir.
Le guitariste Harvey Mandel ayant dû être remplacé sur la tournée, suite au tragique décès de son fils, on aurait pu s’attendre à un manque d’énergie de la part du groupe. Il n‘en est rien. Pendant l’heure et demi qui va suivre, les quatre musiciens vont faire voyager le public à coup de blues, de rock et de boogie, voguant entre les genres comme ils voguent à travers leur discographie, pour satisfaire un public composé autant de fans de la première heure (ou de la deuxième) que de novices en mal de sensations rétro (et on les comprend !). Canned Heat fait partie de ces groupes où les musiciens s’échangent les instruments avec aisance. Le bassiste prendra ainsi la guitare sur plusieurs morceaux alors que le batteur pousse la chansonnette à plusieurs reprises. Let’s Work Together et sa rythmique imparable achèvera de motiver un public déjà très réceptif. En guise de rappel, le groupe offrira un boogie au son de guitare bien baveux, qui n’est pas sans rappeler La Grange des ZZ Top, entre autres. L’occasion pour chacun des musiciens de se livrer à son petit solo de rigueur, toujours efficace, exception faite du solo de basse, le musicien donnant plus l’impression de découvrir son instrument que de proposer une réelle démonstration. Histoire de pinailler un peu, on ajoutera que l’on aurait préféré un solo d’harmonica, tant l’instrument est emblématique du groupe.
Au final les morceaux se suivent et se ressemblent parfois, inscrivant le groupe dans une époque révolue du rock’n’roll, où faire bouger le public primait sur la recherche de l’originalité. Pari réussi !
Article : Adeline Pusceddu / Guillaume Hann