Le mercredi 9 octobre marquait le lancement de la 40ème édition du Festival Nancy Jazz Pulsation et pour cet événement CHASSOL Nola Chérie, MENDELSON et AUFGANG étaient de la partie à l’Autre Canal.
C’est sous la pluie et le froid que je suis arrivée à l’Autre Canal mercredi soir. Devant moi un parking quasiment vide, de quoi se poser quelques questions quant à l’affluence de la soirée.
Une fois entrée, je me dirige directement vers la grande salle afin d’aller découvrir Chassol Nola Chérie. J’y trouve plus de monde que ce que je m’étais imaginé quelques minutes plus tôt, même si la salle est loin d’être comble. Sur la scène, seul un piano et une batterie y sont installés. En fond de scène, une grande toile blanche.
Une fois le concert commencé je comprends l’utilité de cette toile, elle sert de support à la projection de vidéos d’artistes. Les musiciens projetés s’ajoutent aux musiciens présents pour nous transporter dans un univers jazzy aux mélodies douces et harmonieuses.
Chassol communique avec le public entre chaque morceau, il explique l’histoire de la formation, et glisse au passage sa joie de jouer au Nancy Jazz Pulsation.
C’est après 45 minutes de live que sonne la dernière note sous les applaudissements, laissant place aux techniciens qui n’ont que 15 minutes pour changer de plateau et faire place à Mendelson.
Sur scène on peut maintenant apercevoir deux batteries, face à face de chaque côté de la scène, deux guitares et un synthétiseur ; on s’attend à ce que ça bouge. Pourtant, après le premier morceau force est de constater que je me suis bien trompée.
Le guitariste chanteur conte de manière monocorde des histoires toutes plus crues les unes que les autres sur des thématiques comme l’amour, la mort, la banalité de la vie, la dépression. Une ambiance froide, mélancolique et déprimante s’abat sur la salle. Afin d’accentuer cette ambiance, le lieu est plongé dans le noir, les musiciens sont « finement » éclairés par une lumière fixe et seul le guitariste chanteur varie entre le noir complet et une poursuite blanche.
C’est le chanteur qui commence presque tous les morceaux en contant ses histoires a capella. Il est suivi quelques couplets plus tard, sur des sons allant crescendo, pas les autres musiciens. Pendant ce temps, la salle se vide, le public se lassant vite de morceaux de plus en plus durs et répétitifs. Il faut avoir le cœur bien accroché pour y rester.
Il y a, à mon sens, un réel fossé entre le premier groupe et le second, qui réside principalement dans l’ambiance choisie. L’élan du début du concert s’en retrouve coupé.
Il est maintenant temps pour Aufgang de monter sur scène, où les deux batteries ont laissé place à deux pianos à demi-queue surplombés de synthétiseurs. Une batterie se trouve au centre. Les pianistes jouent dos au public. Une fois la première note exécutée, une énergie nouvelle envahit la salle. Elle ne faiblira pas du concert.
Les morceaux sont entraînants et forment un beau mélange entre la musique classique contemporaine et musique électronique. La set list est essentiellement tirée de leur dernier album : Istiklaliya sorti il y a quelques mois.
Parmis les sonorités, on peut constater des influences diverses qui vont au-delà de ce que l’on attend, le groupe a su créer un mélange dense et dansant.
Le public semble séduit et pour la première fois de la soirée la salle semble plus remplie et dédiée, on retrouve même quelques personnes qui laissent leur corps se déhancher au gré de la musique. Pour ne pas perdre le rythme, les membres d’Aufgang bousculent l’ordre établi et interprètent deux morceaux où ils sont tous installés sur le même instrument, le piano puis la batterie. Le concert s’achève en apothéose et sous des applaudissements mérités.
La première soirée des Nancy Jazz Pulsations s’achève, laissant place à de nombreuses autres dans divers lieux de la ville, que nous allons nous faire un plaisir de vous conter.
Article : Sophie Grivel
Photos : Matthieu Henkinet