Interview : The Yokel
The Yokel, c’est un duo détonnant et une multitude d’instruments. Depuis quelques années, Thibaut et Lucile jouent la carte de la folk, pour faire secouer la tête de leur auditoire dans les rues de France, les salles de concert et les appartements. Leurs deux EPs dans les poches et des projets plein la tête, ils étaient le vendredi 22 mars invité à la release party du Magazine Karma pour la sortie du numéro 3. Nul doute que l’on risque encore d’entendre beaucoup parler d’eux par ici !
En attendant c’est à domicile, bien incrusté sur un canapé, qu’ils ont accepté de m’accorder une interview…
Vous avez deux EP et des dates un peu partout en France à votre actif, quels sont les prochains projets pour vous ?
On veut partir jouer en Bretagne entre juin et juillet et en profiter pour finir de composer le CD qu’on veut sortir en 2014. Après, on va prendre la direction de la Lozère et de la Corse en Août. Un peu les vacances mais sans lâcher les instruments. On veut aussi se bouger pour faire des clips, il y’a quelques idées qui traînent. On va même essayer d’investir dans du matos pour faire du Do It Yourself sur la route.
Sinon, on a quelques dates de concert de prévues :
- 4 avril à l’Autre Canal, Nancy
- 12 avril au Hublot à Nancy
- Le 20 avril à la Maison Mimir à Strasbourg
- Le 18 mai à Amiens
- Le 16 Juin à Nancy
Votre truc c’est de tracer la route, si vous ne deviez n’emporter qu’une chose dans votre baluchon, ça serait quoi ?
A part la guitare?
Thibaut: «Comment faire caca dans les bois», c’est un bouquin, qui existe vraiment. Ça peut être pratique.
Lucile: Des rubans de cuir multicolore pour mettre sur le guidon de mon vélo.
Pour la production de vos EP, vous avez utilisé le site de crowdfunding Ulule, et ça vous a plutôt réussi. Pourtant, on voit de nombreux projets échouer sur ce type de sites. Selon vous, quel est le facteur qui a permis votre réussite ?
On a pas mal de potes qui ont suivi. Et les images de Théo ont pas mal contribué à faire suivre le projet et récupérer sa fan base. Faut dire que ça a ramené la moitié des gens qui nous écoutent sur internet.
Justement, vous aviez collaborés avec Théo Gosselin (http://theo-gosselin.blogspot.fr/) un photographe / vidéaste aussi exceptionnel que voyageur pour vos premiers visuels et le clip de You roll and kick your bucket billy, vous avez prévu de travailler à nouveau ensemble ?
On a prévu de se revoir déjà. Quand on jouera à Amiens, on doit faire la fête, du coup on verra sur le tas avec lui. On repartira peut être avec des images… Ou alors juste avec la gueule de bois.
Le chant en anglais, ça s’est fait tout seul? C’est un choix particulier?
Ça s’est fait tout seul, tout ce qu’on écoute c’est en anglais alors on avait plus envie de bosser sur le ressenti que sur les mots.
A ce propos, vos influences sont multiples et variées, on vous a vu reprendre aussi bien Old Crow Medicine Show que Blink 182 ou même faire des featurings avec le rappeur Télémaque. Si vous aviez l’occasion de monter sur scène avec un groupe, lequel choisiriez vous ?
Wouah. Il y’en a tellement…Les Avett Brothers. Ou Edward Sharpe. En fait il y a beaucoup trop de trucs qu’on aimerait faire. Peut être I’m from barcelona, parce qu’ils sont 1 million sur scène et qu’on pourrait faire des trucs beaucoup trop drôles.
Le 22 Mars vous avez joué dans le grenier du musée de la Cour d’Or pour la sortie du numéro 3 de notre magazine, vous avez déjà joué dans d’autres endroits atypiques ?
Ouais, on est un peu rodés. On a fait dans des appartements, dans une chapelle sur Nice, dans le bureau d’une mairie, dans un presbytère avec les bonnes sœurs qui nous ont fait à manger aussi…Et puis dans la rue tout simplement.
En parlant de visuel, vous vous êtes mis à poster des affiches et bannières faites maison sur Facebook et Tumblr. Avoir une identité visuelle propre et reconnaissable c’est primordial pour vous ?
C’est juste qu’on était pas trop d’actu pendant quelques temps. Mais comme lulu a réussi à dompter la technologie, on s’est mis à rigoler avec. Elle dessine facilement, du coup comme ça colle bien à la musique, on s’est fait plaisir et on a partagé.
On vous a vu sur de grosses scènes l’année dernière, notamment aux sélections des Inrocks et au JDM, vous ne vous êtes pas sentis en décalage avec votre style plutôt intimiste ?
Ouais carrément, il y avait un fossé par rapport à ce qu’on fait d’habitude. Du coup on a essayé de prévoir des adaptations aussi pour ces scènes là, varier notre configuration scénique et notre set, parce qu’on avait bien trippé. On cherche à être le plus polyvalent possible pour pouvoir jouer partout.
Comment va Mr Monkey ? Il a fini par percer dans le porno ? Il est retourné dans le Tennessee ? (NDLR : Une de leurs chansons parle d’un singe qui plaque tout pour se lancer dans la pornographie)
Pour l’instant il galère, c’est la crise de la cacahuète. Pourtant le porno fonctionne bien il parait. Ça se trouve, il fait juste semblant de pas avoir de thune et nous laisse dans la galère. Mais je crois l’avoir vu sur une scène avec Sasha Grey et Ron Jeremy y’a pas longtemps…
Qu’est ce que vous aimeriez qu’on vous pose comme question en fait ?
Des questions marrantes, comme la précédente, on aime bien. Ou alors qu’on nous demande où on aimerait jouer, mais en fait, la réponse c’est « partout », donc ça sert à rien.
Pour finir, chez Karma on a une question rituelle en fin d’interview… Beatles ou Rolling Stones ?
Beatles. Mais pourquoi pas Bob Dylan, les deux groupes ont pas mal en commun avec lui. Ou peut être Shaggy en fait…
Propos recueillis par : Matthieu Henkinet