We Are Young Team #3: Kerretta, When Icarus Falls, Zero Absolu… aux Trinitaires (Metz) / 25 Avril 2014

Young Team head

Du 17 au 29 Avril avait lieu la troisième édition du We Are Young Team Festival. Depuis notre couverture du premier opus, la programmation a pris de l’ampleur en multipliant les lieux de diffusion et les artistes.

Ne pouvant pas les suivre sur tous les fronts, j’ai choisi de m’attarder sur la soirée du 25 avril aux Trinitaires, proposant un panel de 6 groupes aux couleurs oscillant entre post rock, post core et expérimental.

 

Dans la journée, un message sur les réseaux sociaux annonce le début de la soirée à 20h précises avec un concert surprise. Très discipliné ou presque, je m’exécute et alors que j’entre dans la chapelle m’attendant à y découvrir un groupe local placé là pour chauffer le public, je découvre le groupe OVO décomposant les oreilles du public avec sa noise simpliste. Drôle d’accueil.

 

OVO photo Matthieu Henkinet

 

Après un changement de plateau, suivent les messins de Maven. Derniers nés d’une scène post rock qui se fait rare dans la région, je suis curieux de voir et surtout entendre ce qu’ils ont à offrir.

Alors que les premières notes se font entendre, je crains le manque d’originalité, la première composition pouvant rappeler des influences comme Explosions in the Sky ou Caspian. Pourtant, ce rapprochement s’avère être une bonne approche puisque le groupe semble tisser sa propre identité au long du set malgré une panne de clavier au second morceau.

Le public est rapidement saisi et porté par l’ambiance idyllique , moi y compris.

 

 

Dans ces conditions, difficile de sortir de la chapelle pour aller trouver Thisquietarmy au caveau. Je finis tout de même par m’y rendre pour y trouver un son plus dur et saturé.

Le contraste est difficile à encaisser tant je quitte une ambiance rêveuse pour me retrouver face à une musique dure sur fond de projections sombres  et abstraites.

 

Thisquietarmy photo Matthieu Henkinet

 

A mon retour dans la chapelle se sont installés les membres de When Icarus Falls. Ayant déjà rencontré leur EP gratuit au stand de merchandising, je suis à présent pressé de voir leur prestation live.

Les français prodiguent un post metal des plus solides. Le son des instruments est propre et malgré l’approche dure, l’esprit de musique ambiante n’est pas loin et occasionne des montées et cassures rythmiques particulièrement bien travaillées. Les cris viennent apporter une dimension supérieure à la prestation amenant tantôt la touche de haine, tantôt la touche de désespoir permettant de boucler la recette. Une découverte aussi surprenante qu’appréciable.

 

 

Retour au caveau, cette fois pour y retrouver un habitué de l’organisation Young Team, en la personne de Zero Absolu. Groupe d’un seul homme, j’avais déjà été conquis lors de sa participation à la première édition du festival (http://magazine-karma.fr/media/live-report-festival-we-are-young-team-trinitaires-5-avril-2013/)

Être seul sur scène ne signifie pas faire peu de choses dans un champ restreint. C’est ce qui apparaît en voyant cet artiste.

Au milieu de son cercle de pédales boucleuses, Zero Absolu sample et pousse dans leurs retranchements ses instruments. La basse se fait parfois clinquante parfois profonde, la guitare est tantôt agressive, tantôt mélodique.

Les sonorités jouent avec les émotions du public, l’emportant dans une spirale musicale, de boucles en boucles, sans jamais approcher le fouillis.

 

 

Le set parait cette fois encore trop court, mais il est temps d’aller accueillir l’une des têtes d’affiches du festival, Kerretta.

Comme un résumé condensé de ce que l’on a pu voir tout au long de la soirée, les Néo Zélandais pratiquent un rock expérimental jouant des passages ambiants évoluant vers des montées folles et percutantes. Une véritable claque sonore que le public préparé ou non reçoit de plein fouet.

 

Le soin de clore la soirée est réservé Lymbyc System au caveau. Le duo clavier/batterie ne semble pas faire l’unanimité puisque des groupes de personnes préfèrent retourner à l’étage supérieur plutôt que de rester dans la salle. Après avoir laissé passer une dizaine d’entre eux dans les escaliers et m’être installé face à la scène je comprends pourquoi. Le groupe joue fort, le synthé est aigu au possible et les compositions sont hasardeuses. Cinq minutes plus tard et me voilà revenu à l’extérieur, une migraine en plus.

Lymbyc System photo Matthieu Henkinet

 

Un final plutôt dommage pour une soirée qui n’aura majoritairement pas déçu. La variété des sonorités et des approches musicales a offert une véritable dynamique à une programmation tournée vers des groupes  « post » souvent décriés dans leur globalité pour leur manque d’évolution.

Young Team, sans encore trop faire parler de son organisation signe une nouvelle soirée menée idéalement et sans accrocs.

Article et photos: Matthieu Henkinet

Be first to comment