Live report – La Canaille – Café de la Danse – 13 novembre 2014

Après une longue interview avec le fondateur de La Canaille, Marc Nammour, rendez-vous était naturellement prit au Café de la Danse ce 13 novembre 2014 pour voir l’évolution du combo en live.

En première partie, duo proche du style produit par la Canaille en la présence de Pih Poh. Bon flow, belle présence scénique et bon accompagnement de « Pierre l’homme orchestre » bien en place et habile à la production de samples et de rythmes, y compris via un dispositif placé sur son corps et captant quatre sons essentiels. A peine 25 minutes pour se faire un avis de la formation. Court mais suffisant pour juger de la qualité du duo, bon set et sujet maîtrisé. Est invité à passer au stade supérieur en somme !

La Canaille se pointe aux environs de 21h. La salle est pleine et bien pleine. Bien calés dans les escaliers, les spectateurs ont envahi toutes les places disponibles pour caler des corps avides de sons et de rythmes. Bonne nouvelle, La Canaille est décidée à présenter ses nouveaux talents, à la maison, non loin de sa banlieu d’accueil. Cette soirée sera donc l’occasion de présenter toutes les qualités de ce troisième opus, La Nausée, création violente et révoltée, mais toujours fébrilement nourrie de la plume acide et poétique de Marc Nammour. Les principaux titres passeront d’ailleurs à l’épreuve du live et on sera positivement surpris de constater que le public, joueur et bien informé, connaît déjà les paroles des titres. Bel hommage pour un groupe évoluant en marge du système depuis les débuts, luttant dans les affres de l’auto distribution, notant amer mais pas résigné, l’absence des médias « trouvant le groupe trop grave ». Il faut bien l’avouer, le discours de La Canaille n’est ni emprunt de joie, ni de mirages. Mais bien d’espoirs, il serait stupide de ne pas le constater. La Nausée ne fait pas exception. Quelque chose se prépare, Jamais nationale, Encore un peu, Pornoland. La plupart des titres seront présentés, défendus, vendus chèrement et repris en chœur.

Certains morceaux gagneront même un nouvel artiste, La Canaille convoquant deux MC’s dont Virus, Sir Jean du Peuple de l’Herbe pour conclure le set avec Briller dans le noir, ou encore un Serge Teyssot-Gay (ex-Noir Désir) au mieux de sa forme pour l’étrange et profonde chanson Omar.

L’osmose est forte entre la salle et la scène. Le jeu de lumière une nouvelle fois efficace du Café de La Danse rend le propos un peu plus cohérent et on redécouvre avec un bonheur certain les titres des deux premiers albums, proposés dans des réorchestrations magnifiques. S’appuyant sur ces trois musiciens, Marc Nammour propose des « remix » des chansons déjà martelées en live, sonnant ainsi comme une nouvelle rencontre d’être aimés, qu’on est sans cesse content de revoir et de redécouvrir.

Ni Dieu, Ni Maître, L’Usine, J’ai faim, Ma poésie ne se lave pas ou encore l’eau monte. Quelques exemples de compositions réinterprétées avec brio, devant quelques centaines de spectateurs en extase, hurlant leur amour autant que la haine des sujets dénoncés. L’occasion aussi de constater que La Nausée est bien la digne conclusion d’un triptyque musical abouti et revendicatif.

Dis le, vie le, crie le, C’est la canaille…et bien j’en suis !

 Article et photos : Ugo Schimizzi

 

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