Live Report : Jethro Tull’s Ian Anderson – Galaxie d’Amnéville – 17 novembre 2012

Live Report : Jethro Tull’s Ian Anderson – Galaxie d’Amnéville – 17 novembre 2012

Nous avions eu l’occasion d’interviewer Ian Anderson, leader de Jethro Tull, il y a quelques mois (retrouvez l’interview ici, dans notre numéro 1), et le moins qu’on puisse dire c’est que l’homme a su nous mettre l’eau à la bouche et nous donner envie de voir la prestation à venir. Alors, les papys sont-ils toujours dans le coup ?

C’est samedi soir dernier qu’a eu lieu le concert de Ian Anderson et sa bande, célébrant à la fois la sortie de Thick as a Brick 2 en début d’année et la réédition du premier opus, paru en 1972, il y a donc déjà quarante ans. Le sieur Anderson nous avait prévenus. La tournée 2012 n’est pas un concert rock classique où l’on pourra entendre tous les tubes du groupe, mais bien un spectacle où sont interprétés intégralement les deux parties du mythique diptyque. Certains ont certainement été déçus par ce choix (on se souvient notamment avoir entendu un type un brin éméché hurler « Aquaaaaaluuung ! »), mais admettons-le tout de suite, nous avons eu droit à un excellent concert.

Jethro Tull's Ian Anderson - Photo : Ugo Schimizzi

Pas de première partie ce soir-là mais une entrée en scène à l’image du groupe, c’est-à-dire décalée. Les musiciens sont apparus vêtus de grands pardessus bruns, coiffés de bérets et armés de serpillères et autres instruments de nettoyage. Ils commencent alors tout naturellement à nettoyer l’ensemble du décor, devant un public ébahi, avant que ne se lance une vidéo sensée introduire le show de façon humoristique. D’une manière générale, on dira que les vidéos étaient teintées d’humour anglais (c’est généralement ce qu’on dit quand ce n’est pas drôle…), et un peu cheap… et c’est peut-être le seul point sur lequel on pourra trouver à redire !

Jethro Tull's Ian Anderson - Photo : Ugo Schimizzi

Ian Anderson entre alors sur scène armé de sa guitare et entame le premier titre du premier album. Ce qui frappe immédiatement, c’est l’énergie dégagée par le combo. On ne compte pourtant plus les groupes ou artistes mythiques sur le retour dont les prestations scéniques tiennent plus de la ballade en déambulateur que du concert de rock. Rien de tout cela ce soir ! Le leader de Jethro Tull est plein d’entrain et saute de part et d’autre de la scène, passant tour à tour du chant à la guitare et à la flûte, le tout avec son fameux jeu de jambes dont  la souplesse ne peut qu’impressionner. Les autres musiciens ne sont pas en reste, notamment le jeune homme choisi pour interpréter la voix de Gérald Bostok, personnage central des albums. D’une manière générale, le mot qui vient à l’esprit est « carré ». Le show est incroyablement calibré et tout s’enchaîne parfaitement, sans décalage ni fausse note. On s’étonnera toutefois de voir sur les écrans les images d’un plongeur marchant dans un champ, les palmes aux pieds, mais qu’importe, ce sont nos oreilles que nous sommes venus gâter ce soir !

Jethro Tull's Ian Anderson - Photo : Ugo Schimizzi

La fin du premier album est marquée par un entracte. La seconde partie sera l’occasion pour beaucoup (y compris votre serviteur) de découvrir le second album, sorti en ce début d’année. Excellente surprise, puisque celui-ci s’inscrit parfaitement dans la continuité du premier ! Je vous conseille d’ailleurs l’écoute de la piste 8, Old School Song, que vous risquez fort de vous repasser en boucle. À la fin du concert, le public (uniquement en places assises ce soir-là) se lève pour applaudir un groupe qui l’a amplement mérité.

Jethro Tull's Ian Anderson - Photo : Ugo Schimizzi

Reste une pointe de déception, puisque l’on aurait voulu entendre un tube du groupe en rappel… Sitôt dit, sitôt fait ! Les musiciens reviennent une dernière fois en scène pour interpréter l’un des plus grands morceaux de Jethro Tull : Locomotive Breath. Le public, conquis, restera levé jusqu’à la fin, et beaucoup s’approcheront de la scène, pour profiter de ce chef d’oeuvre qui conclut en beauté un excellent concert.

Article : Guillaume Hann

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