Live Report : Agnes Obel – Trianon (Paris) – 2 décembre 2013

La somptueuse Agnes Obel s’est installée à Paris pour deux dates complètes au Trianon, les 2 et 4 décembre 2013, alors que son disque Aventine est disque de platine dans plusieurs pays, dont la France. Voyage dans un pays envoûtant.

La danoise de 33 ans n’a pas son pareil pour inverser les sens et faire de quelques ombres, la beauté d’un royaume. C’est ce qu’il lui est encore arrivé ce soir, presque par mégarde, quand on y jette un œil de plus près, bercé par son sourire ravageur et son air de ne rien y toucher doublé d’une certaine timidité.

Mais au préalable, ce soir au Trianon, la montréalaise Erin Lang présentait son projet Feral and Stray, première partie de Agnes Obel depuis de nombreux mois déjà. Une autre trentenaire donc, mais cette fois seule sur scène, vêtue d’une guitare, d’une basse et de quelques effets. Elle s’accompagne à la voix dans ce qu’elle a elle-même nommée une « dream pop » plutôt envoutante. Trente minutes et fin de l’acte, sous les applaudissements.

Sur scène, envahissant et pourtant si frêle au milieu du vide, un piano à queue Stanley & Sons, du plus bel effet. La blonde musicienne s’y installe, à jardin, tandis qu’à cour, côté droit de la scène pour les spectateurs, prennent places ses deux comparses. Mika Posen au violon et à l’alto et Anne Müller au violoncelle. La pantomime peut commencer.

En une petite heure et quart, Agnes Obel assène moins de vingt chansons et autant de plaisirs à savourer les iris délités ou les yeux fermés. Un vagabondage des sensations déjà ressenti sur l’album, démultiplié par la dimension nouvelle que prennent les chansons, même si l’interprétation reste très proche de la version enregistrée. Surtout, pour une fois, pas besoin pour les nombreux spectateurs – âgés en majorité de la trentaine et plus – de se chausser d’affreux boules quies cependant si utiles dans des concerts plus amplifiés.

Une setlist agréable, avec quelques bijoux du petit dernier, Aventine, dont la chanson éponyme, mais aussi Words are Dead ou encore Fuel to Fire et une belle fin sur une reprise de John Cale, réclamée par le public, du nom de Close Watch. On comprend sans peine la standing ovation, par deux fois, qui clôt le concert et laissera une nouvelle fois entrevoir la timidité de l’artiste, contente et gênée à la fois, remerciant également ses musiciennes, impeccables. Une seule envie, la revoir !

Article & photos : Ugo Schimizzi

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