Interview : Richie Sambora

RS1_Photo-credit_James-Minchin-III

Richie Sambora s’est fait remarquer ces 30 dernières années grâce à sa voix unique, ses textes mémorables et son jeu de guitare hors pair. Entre sa carrière au sein de Bon Jovi et son chemin en solo, il a vendu plus de 130 millions d’albums à travers le monde et 11 de ses tubes se sont retrouvés dans le Top 10, dont Livin’ On A Prayer, You Give Love A Bad Name ou encore Wanted Dead Or Alive. Il a également été intronisé au prestigieux Songwriters Hall Of Fame en 2009. En plus de sa collaboration avec Bon Jovi, il a sorti trois albums solo qui ont dévoilé une facette plus intime de sa personnalité : Stranger In This Town en 1991, Undiscovered Soul en 1998 et le dernier en date Aftermath Of The Lowdown sorti en 2012, dont est issu le single Every Road Leads Home To You. L’artiste apporte régulièrement son soutien à des causes qui lui sont chères comme l’écologie, les sans-abris, la faim dans le monde, l’éducation musicale ou encore les victimes de l’ouragan Sandy, qui a dévasté entre autre le New Jersey, dont il est originaire.

Le guitariste sera sur la scène du Bataclan, à Paris, le jeudi 26 juin 2014 et pour ce concert unique Richie Sambora sera accompagné de la talentueuse Orianthi, guitariste prodige qui a notamment joué avec Alice Cooper sur sa dernière tournée ! Avant cela, il nous a accordé un petit moment où il nous parle de ses amis, de sa mère, de sa fille et d’Orianthi.

Photo credit James Minchin

Photo credit James Minchin

 

Bonjour Richie. Je vous dérange ?
Non, pas du tout, mais attends un peu s’il te plaît, car je suis chez ma mère dans le New Jersey et je dois trouver un endroit tranquille pour te répondre. Elle s’est brisé la hanche il y a quelques semaines donc elle ne peut pas trop bouger. Je viens la voir pour lui remonter le moral de temps à autre.
C’est bon, on peut discuter maintenant !

Vous m’avez fait parvenir une reprise de Willy DeVille, A Storybook Story. Pourquoi avoir choisi cette chanson en particulier ?
Willy et moi, nous étions amis. Il est malheureusement décédé en 2009, d’un long et douloureux cancer. Je l’ai connu principalement les dix dernières années de sa vie. Nous allions toujours avec sa femme à la Nouvelle Orléans, traîner dans les bars du quartier français. Cela m’a fait du bien de rejouer ce titre. Ce que je t’ai envoyé ce n’était qu’une démo mais je vais peut-être la mettre dans mon prochain album. Je suis en train de bosser dessus en ce moment.

Je sais que vous êtes très sensible à la souffrance des autres. D’où vous vient cette empathie ?
Je pense que ce sont mes parents qui m’ont élevé de cette façon. Rien de plus. J’habite en Californie et je n’ai pas de soucis d’argent, mais cela n’a pas toujours été le cas. Il y a trois mois, j’ai été invité à venir rencontrer des jeunes d’une association qui travaille avec la police et qui s’occupe de retirer les enfants et les ados de la rue. Ils m’ont tous parlé de drogue et dans leur ville, ils perdent entre 10 et 12 enfants par mois à cause de l’héroïne. Je suis moi-même papa et je suis issu d’une grande famille avec beaucoup de cousins et cousines : je ne peux pas être insensible à cette cause. J’ai fait un speech lors de cette rencontre et j’ai composé une chanson qui s’appelle Lighthouse à cette occasion. En fait lorsque l’on m’appelle pour que je contribue à une cause qui me semble juste, je suis incapable de dire non. J’ai participé à un programme, ici dans le New Jersey, qui vise à réinsérer des sans-abris dans la communauté.
Mon père est lui aussi décédé d’un cancer, donc dès que je peux, je participe à des concerts qui permettent de réunir de l’argent pour la recherche. Je pense que la sensibilisation peut ouvrir beaucoup de portes !

J’ai interviewé Joe Satriani il y a peu de temps et il m’a confié que la mort de Jimi Hendrix a eu une influence majeure sur son choix de métier. Je pense que vous avez cela en commun, non ?
Oui, Jimi a certainement eu un impact sur ma manière de concevoir la musique. J’aime son talent d’improvisation, sans aucune peur ni barrière. Il avait cette capacité à faire abstraction de tout ce qui l’entoure pour faire SON truc. J’ai grandi en écoutant du Jimmy Page, du BB King, du Bob Dylan. Je pense que c’était l’époque de la renaissance musicale. Chacun acceptait la musique de l’autre et chacun respectait les contributions de chaque artiste.
La raison pour laquelle j’ai commencé à jouer, c’est d’abord parce que mon cœur me le dictait. J’ai toujours été une personne assez solitaire et j’avais envie de faire ma propre musique.

Pouvez-vous me parler d’Orianthi qui sera avec vous sur scène à Paris et en tournée ?
J’ai dû la rencontrer il y a 7-8 mois, à un concert de charité, organisé par Alice Cooper. C’est vraiment une guitariste incroyable, mais aussi une excellente chanteuse et interprète. Elle était sur scène et j’ai eu envie de la rejoindre. Il y a tout de suite eu cette alchimie, c’était très fort. On a joué un long moment en improvisant chacun de notre côté, mais aussi ensemble. Ensuite je suis parti en tournée en Australie et un de mes musiciens est tombé malade. Je l’ai appelée pour savoir si elle voulait le remplacer. Elle a accepté et nous a rejoints sur la tournée australienne.
Je n’aime pas quand on dit qu’elle est la meilleure guitariste féminine en ce moment. Elle est une des meilleures guitaristes du moment, tout court ! On est d’ailleurs en train d’écrire un album ensemble.

 

Richie orianthy

 

Notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi?
C’est une question très dure pour moi ! Les Rolling Stones sont ancrés dans mon cœur et la racine de leurs chansons provient du blues. Chez les Beatles, j’aime le soin qu’ils ont apporté à l’écriture des textes et à la musique. Franchement si je devais vraiment choisir, je pense que j’en choisirais un autre chaque jour.
En fait ce que je j’aime c’est découvrir de nouveaux groupes ou de nouveaux talents. J’ai une fille qui a un très bon goût pour la musique et elle me fait découvrir des groupes qu’elle aime. Dernièrement, je suis allé avec elle au festival Coachella et j’ai adoré ! Je suis hyper fière d’elle.

 

 Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

Be first to comment