Interview : Danko Jones

DANKO JONES - Fire MusicToronto - August 6, 2014Dustin Rabin Photography 2674

La réputation de Danko Jones n’est plus à faire. Cela fait maintenant près de 18 ans que ces furieux canadiens enchaînent les disques (7 albums studio, 3 EP à ce jour, 15 singles Top 40) et écument les salles et les festivals du monde entier. Des tournées incessantes (en tête d’affiche ou en ouverture de groupes tels que Guns N’Roses ou Motörhead) qui n’ont jamais épargné la France et ont permis au trio de se bâtir une solide base de fans dans notre pays.

Aujourd’hui il est temps d’entamer un nouveau chapitre de la carrière du combo, avec les 11 titres qui vont constituer Fire Music, un disque qui sortira dans nos contrées le 9 février 2015, sur Verycords, le nouveau label français du groupe, distribué par Warner Music.

Si le « véritable » premier single extrait de Fire Music ne sera officiellement lancé que début 2015, Danko Jones tenait quand même à partager tout de suite quelques bonnes vibrations rock’n'roll avec ses fans en mettant en ligne le titre Gonna be a Fight Tonight. Un uppercut électrique illustré par des images filmées pendant l’enregistrement de l’album, ainsi que lors de la Motörboat (la fameuse croisière organisée par Motörhead) et à l’occasion d’un concert donné au parc d’attraction de Gröna Lund. Ces trois gaillards sont venus présenter leur album en avant-première sur la scène du Divan du Monde à Paris le 28 novembre 2014, dans le cadre du festival Bring The Noise, un évènement 100% gratuit organisé par Oui FM. Le bassiste John Calabrese revient sur leur carrière et parle de ce nouvel album. Une occasion aussi de relire l’interview faite en 2012 (déjà !) du frontman charismatique du groupe ici.

Bonjour John ! On m’a dit que tu parlais français, c’est vrai ?
Bonjour Nathalie ! (ndlr : en français et il continuera en anglais) Je suis vraiment désolé, mon français est très élémentaire pour ne pas dire basique. J’ai passé une partie de mon enfance en Italie, donc avec l’italien ça va à peu près mais le français, non, ce n’est vraiment pas mon fort !

Ce n’est pas grave. Vous êtes à Paris en ce moment pour parler votre nouvel album Fire Music. Pourquoi ce titre ?
Nous voulions un titre qui réussisse à capturer toute l’énergie de l’album en deux mots maximum. En effet, Fire Music, ce n’est pas une chanson de l’album mais le ressenti que nous aimerions transmettre à l’écoute. Nous avons pensé à ce titre lorsque nous étions sur la Motörboat et c’est pour cette raison que notre teaser a été filmé à cet endroit. C’était un concert incroyable. Quand on est sorti de là, on était en manque de toute cette énergie. On a voulu la partager avec le teaser, histoire de faire patienter les fans avant la sortie de l’album.

ATT00001

Effectivement, le mot « Energie » correspond bien à l’album. Personnellement, j’aime beaucoup la chanson numéro 6 : Do You Wanna Rock. Quel est cet instrument qui apparait dans le refrain ? Ça m’a fait penser à une casserole.
(Rires) C’est une cloche de vache, en fait ! Depuis qu’on fait des albums, on essaie de mettre cette cloche sur au moins une chanson de l’album. Elle a un son très particulier mais ça fonctionne assez bien sur les chansons très rythmées comme justement Do You Wanna Rock.

Vous aimez les instruments atypiques alors ? Les cloches de vache, on les voit souvent dans la country mais pas vraiment dans le rock.
Oui, on aime bien les sons un peu différents pour les refrains rythmés, notamment. Maintenant, il ne faut pas exagérer : on ne mettra jamais de flûte dans nos chansons (rires) !

Votre premier single sera donc Gonna Be A Fight Tonight. C’est une déclaration de guerre cette chanson ?
Un peu, oui. C’est vrai que l’énergie que nous produisons dans nos chansons est le résultat d’une extériorisation de notre frustration sur certains sujets. Dans cette chanson, nous parlons d’une sortie entre mecs qui peut tourner mal à tout moment. C’est une sortie d’amalgame entre l’excitation et l’agressivité. Elle est excellente pour se défouler d’ailleurs ! Que ce soit sur une piste de danse, un concert ou dans son salon !

La première chanson de l’album s’appelle Wild Woman. Quelle est la définition d’une Wild Woman pour toi ?
Cette chanson parle des femmes qui ne croient plus en l’amour. On parle souvent de « wild men » dans les chansons en général, pourquoi ne pas parler des « wild women » ? Cela parle des femmes qui sont libres de tout engagement, qui ne sont pas en couple et qui ont peur de l’être. Ce sont des femmes qui couchent à droite et à gauche sans s’attacher. Elles sont heureuses et malheureuses en même temps ou en alternance. On voulait parler de ce comportement typiquement masculin en prenant cet aspect féminin. Par contre pour l’apparence de la Wild Woman, chacun l’imagine comme il le souhaite.

De quoi est-il question dans la chanson Getting Into Drugs ?
Ce n’est pas un titre moralisateur. Nous avons écrit une chanson sur les effets que cela produisait sur le corps la première fois que l’on prend des drogues. C’est un mélange entre peur et excitation. Elle ne fait pas l’apologie des drogues. C’est vraiment une chanson pour le fun, ni plus, ni moins.

Y a-t-il un ordre d’écoute particulier pour les titres de cet album ? Pour moi, il n’y a pas de fil conducteur et chaque chanson se suffit à elle-même.
Tu as tout à fait raison. Il n’y a pas d’ordre d’écoute. On voulait que les gens puissent écouter l’album dans le désordre ou juste une chanson et ne pas être déçu. D’ailleurs, nous n’allons pas forcément les présenter dans cet ordre sur scène. Chacun fait comme il veut.

Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Je vais devoir prendre les Beatles car ce sont ceux que j’ai aimés depuis tout petit. Pour moi, ce sont les plus durs des deux car ils ont été des rockeurs alors qu’ils habitaient et jouaient à Hambourg. Il faut le faire quand même ! Et puis comment ne pas aimer Paul McCartney qui est végétarien depuis de nombreuses années ? 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

Be first to comment