Interview : Cape Town Effects

CTFX - Tebz 1

Cape Town Effects est un projet fou, fruit de la relation entamée il y a dix ans entre Jarring Effects et les artistes sud-africains. Multiforme par essence, il rassemble deux labels, trois beatmakers, cinq musiciens, un vidéaste, oscille entre électro et hip-hop, parle afrikaans, anglais et xhosa, et se donnera à voir et à entendre sur scène, sur disque, en photo et en film… Ils seront à Metz le dimanche 29 juin 2014 à partir de 20h00 dans le cadre du festival Musiques Hors Format.

Violoniste, flûtiste et chanteuse contemporaine avec plusieurs distinctions académiques à son palmarès, Tebz travaille avec un large éventail d’artistes. Une polyvalence qu’elle revendique, puisqu’elle a partagé la scène avec des artistes jazz ou classique de renommée mondiale – tels Bernarda Fink ou John Eliott Gardiner – comme des artistes hip-hop ou kwaito (la house locale), tels Mandla Mofokeng ou Zem Viv. Elle a participé à neuf tournées européennes et américaines, aux BBC Proms et à l’ouverture de la Oprah Winfrey Leadership Academy for Girls. C’est elle, membre du collectif Cape Town Effects, qui accepté de nous parler brièvement avant leur passage à Metz ce weekend.

©Hélène Mejza

©Hélène Mejza

Raconte-nous brièvement l’histoire de Cape Town Effects !
Oh ! Ok ! Ben en fait c’est une histoire africaine comme il y en a des milliers. Le groupe est né il y a dix ans avec la rencontre avec le label Jarring Effects. Deux semaines après le groupe était né et on commençait à écrire ensemble.

Le Cape Town Effects est-il pour toi plus un groupe ? Ou une association ? Une corporation ?
Quand je pense « corporation », je pense « business », ce qui est loin de nos valeurs intrinsèques. Je pense que c’est plutôt un groupe d’artistes, qui fait des projets tout en restant conscient socialement parlant. Nous parlons beaucoup de nos opinions personnelles mais le groupe en tant que telle a aussi une opinion commune à tous.

Le groupe ne fait pas que de la musique mais a aussi des projets sociaux, est-ce bien exact ?
En Afrique du Sud les choses ne sont pas toujours faciles. Où que nous soyons dans le monde, nous sommes tous liés à ce pays quoi que nous fassions. Nous sommes engagés dans les projets liés à l’éducation et à la recherche de nouveaux talents. Nous essayons de sortir les gamins de la rue le plus possible. Nous essayons aussi de sensibiliser les gens aux soucis de tolérance, car chez nous, nous avons les noirs, les blancs, mais aussi les personnes colorées, qui sont métisses. Notre pays est jeune, la nouvelle génération est en marche (rires) !

Je sais qu’en Afrique du Sud, il y a pléthore de langues officielles. La langue des anciens colons, l’afrikaans, a été décriée pendant très longtemps. L’utilises-tu et que penses-tu de cette polémique ?
Oui je chante en afrikaans, en xhosa et en anglais entre autres. Je pense très sincèrement que les personnes de ma génération ne s’en préoccupent plus. Nous allons de l’avant. Tu sais, en Afrique quand les personnes sont joyeuses, elles chantent et elles dansent. Quand les personnes sont tristes, elles chantent et elles dansent aussi. Je pense que nous avons la capacité de prendre ce que la vie a à nous offrir et de s’adapter. L’afrikaans est à mes yeux plus un melting pot. C’est un peu un mélange entre le néerlandais, l’allemand et des langues africaines. La seule chose que j’ai regrettée, c’est que dans ma scolarité, à l’époque, je n’avais pas le choix de ma première langue. Je devais obligatoirement choisir l’afrikaans alors qu’aujourd’hui, tu peux vraiment choisir la langue qui te correspond le mieux.

©Hélène-Mejza

©Hélène-Mejza

Le Cape Town Effects sur scène, c’est comment ?
C’est magique (rires) ! Je ne peux pas le décrire avec des mots. Le show n’est jamais « nous » et « eux ». Nous essayons d’impliquer le public un maximum. C’est notre projet à nous et à ceux qui sont présents dans la salle ce jour-là. Que cela soit une grande salle ou une petite, nous voulons vraiment que les gens comprennent notre message, même s’ils ne comprennent pas la langue ou les mots utilisés. Nous parlons des problèmes sociaux en Afrique du Sud mais nous savons que ces problèmes sont universels. C’est le cœur-même de nos chansons et de notre spectacle et nos histoires sont importantes à écouter partout dans le monde.

Notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Oh mon dieu ! Je pense que je vais prendre les Beatles. J’apprécie vraiment leurs mélodies. J’aime vraiment ce qu’ils ont apporté à la musique. Je suis contente d’avoir eu accès à leur musique très tôt dans ma vie, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de personnes en Afrique du Sud. 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

Les concerts à venir du groupe:

21 juin 2014 @ Le Bournot | Aubenas (07)
29 juin 2014 @ Les Trinitaires | Metz (57)
04 juillet 2014 @ Plages du Glazart | Paris (75)
05 juillet 2014 @ Festival Au Foin de la Rue | St Denis de Gastines (53)
06 juillet 2014 @ Maison Folie Wazemmes | Lille (59)
16 juillet 2014 @ L’Eté à Pau | Pau (64)

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