Festival Passages : Korall Koral

Quand on vous dit qu’il y a de tout au festival Passages… On a jeté notre grande gamine de chroniqueuse dans une yourte pleine de jouets pour un spectacle un peu atypique. De l’opéra… Pour bébés !

Sous la yourte aux allures de cocon installée sur la place de la République à Metz pour le festival Passages, on trouve des choses surprenantes. Deux femmes en pantalons de velours et tuniques ceinturées sont installées sur le confortable tapis de jeu qui recouvre le sol. Enlevez vos chaussures, prenez un coussin, vous allez assister à Korall Koral, le pari un peu fou de deux norvégiennes qui en avaient assez des spectacles pour enfants conventionnels. Car ce spectacle-là sort de l’ordinaire : c’est un opéra pour bébés !

Photo : Erik Berg

Au milieu des bambins curieux, les interprètes inventent une histoire de découverte. Découverte des matières, des sons, du contact… Armées de bandes de plastique duveteux et de tamis imitant le bruit des vagues, elles se lancent à genoux dans des danses intuitives, à la manière d’enfants qui expérimentent : faire une chandelle, attraper ses pieds, un trois petits chats en norvégien… La barrière de la langue n’en est pas une, et rend le spectacle plus universel encore. Pas besoin de comprendre ce qui se dit pour savoir ce qu’il se passe ! Les plus enthousiastes reconnaissent certains gestes et sont trahis par leurs sourires immenses. Les jouets faits main intriguent les petits spectateurs, qui sont à l’affût de chaque nouveau bruit, chaque nouvel effet. La simplicité fait son office, et on se souvient que quand on était gamins, on s’amusait plus avec le carton qu’avec le jouet qu’il contenait. Ici et là, ça gratte, ça roule, ça tinte, et ça émerveille tout le monde.
Les vingt minutes de spectacle captivent le jeune public, qui se voit récompensé de s’être bien tenu pendant la séance : elle est suivie d’un atelier découverte où les bébés viennent tester eux-mêmes le matériel des deux scandinaves. Une pieuvre tricotée dont chaque tentacule émet un son différent, un bâton de pluie, un simple bandeau de plastique froissé, les objets ont pris une dimension intrigante et magique, et chacun vient les découvrir dans une ambiance feutrée. Et incroyablement sage, dois-je dire. Chapeau aux hypnotiseuses de bébés !

Article : Marine Pellarin

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