Chronique – Flavia Coelho – Mundo Meu

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Note

Flavia Coelho est une nomade et ce trait de caractère se ressent dans sa musique. Une soif d’aventure héritée de sa mère, maquilleuse pour les premiers travestis du quartier de Sao Gonçalo, à Rio de Janeiro. A la maison elle écoute à tue-tête Diana Ross, Nina Hagen et les divas de la chanson populaire brésilienne. Elle n’a que 14 ans quand elle répond à une annonce pour intégrer un groupe de filles, appelé « As Solteirisssimas » (« les très célibataires! »), qui cherche une nouvelle chanteuse.  Flavia mènera ensuite une double-vie : elle chante en secret dans les bars et travaille sa voix, tout en variant les styles. Elle passe du grunge au punk, du rock au jazz, du rap à la pop. Elle quitte Rio en 2006, au moment où elle commence à s’y faire un nom dans la musique, pour Paris, la ville de ses rêves.

Depuis qu’elle vit à Paris, on a l’impression que la chanteuse fait tout sonner brésilien, impression confirmée à  la première écoute de Mundo Meu (traduction: Mon Monde à Moi), album produit et réalisé par Victor-Attila Vagh et mixé par Tom Fire. Elle y déplie son monde intérieur et et ses sensations françaises, comme une carte urbaine immense et multicolore. Son flow résonne sur un baile funk urbain. On y retrouve les rythmes afrobeat, mais aussi le forró et sa samba originelle, mélangés à du hip-hop, du ragga et au reggae.

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Le titre Power of Money est un peu différent des autres. Ici Flavia se transforme en prêtresse des Balkans. Cette Tsigane relate les effets pervers de l’argent et ses conséquences sur l’Homme. Beaucoup d’humour et d’ironie transparaissent sur cette chanson. Un très beau titre aux accents reggae poursuit cet album, lorsque nous arrivons au duo qu’elle forme avec Patrice, sur la chanson Espero Voce (Je vous attends). Mélodie douce et suave, ce titre raconte l’histoire d’une fille qui tombe amoureuse de son meilleur ami. Un titre sensuel à écouter sans modération. Enfin, Por Cima, premier single de l’album, sorti en mai 2014, est un boléro brésilien revisité et  inspiré des chansons traditionnelles. Le titre parle d’une femme qui se sacrifie par amour.

Malgré leurs thèmes souvent sentimentaux, les douze titres de l’album donnent envie de bouger et de danser et ce n’est pas l’arrivée de la Coupe du Monde de Football au Brésil qui nous fera dire le contraire. Les titres sont originaux et riches d’un mélange de styles qui leur confèrent toute leur personnalité. Ils sentent bon le sable chaud et franchement cela fait un bien fou ! On regrettera simplement le visuel de la pochette, qui manque, quant à lieu, très nettement d’originalité.

 Article : Nathalie Barbosa

Notation - détail

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